L'utilisation de Google Analytics sur les sites français.




En février 2022, la CNIL a pointé du doigt l'utilisation de Google Analytics par les sites français, en raison de l'exportation jugée illégale de données personnelles sur le sol américain, de droit différent du sol européen en la matière. Une plateforme (dont le nom n'a pas été communiqué par la CNIL) a même été mise en demeure de retirer sous un mois cette solution d'analyse.



En juin 2022, la CNIL a proposé une méthode de mise en conformité d'emploi de Google Analytics, qui consiste à utiliser une étape intermédiaire d'anonymisation entre Google analytics et le site qui l'utilise (plus techniquement, on peut parler pour simplifier de "proxyfication" de GA). Cette méthode, il faut le reconnaître, reste relativement complexe et difficilement appliquable dans les faits, et ceci même pour des sites de taille importante ; elle risque par ailleurs d'induire des coûts supplémentaires.



Parenthèse à ce sujet : il nous semble très inexact d'affirmer que ce genre de décision est de nature à freiner l'activité des plateformes françaises. Tout d'abord parce que des solutions locales existent, tout aussi performantes et conformes. Elle sont en revanche, et pour cause, nettement moins visibles que GA. Il ne faut cependant pas, à notre sens, confondre visibilité et qualité de la solution.



N'oublions pas par ailleurs qu'avec le DSA (Digital Service Act), la réglementation s'applique désormais pour toute plateforme accessible en Europe, quelle qu'en soit son origine. Si d'aucuns prétendent que la proposition d'une solution illégale de mesure constitue un frein au développement des entreprises nationales, (ce qui a été récemment le cas), il est possible par ce biais cognitif d'avancer de multiples faits pour dénoncer l'entrave à la croissance des entreprises : le droit du travail, les règles HSCT, la parité, etc. Utiliser l'argument du "syndrome-Français-anti-entrepreunarial" est totalement dénué de sens dans ce contexte. L'efficacité et le rendement ne justifient en rien le mépris de la législation. Fin de parenthèse.



Nous avons donc voulu faire le point en dressant le bilan des sites (parmi les 100 sites les plus visités en France) qui utilisent, quatre mois après une première mise en demeure, toujours cette solution. L'objectif sera de réaliser un comparatif entre juin et septembre 2022, afin de faire le constat de leur mise en conformité progressive. Certes, il est compréhensible que des plateformes aient besoin de connaître leur audience, et qu'on ne peut pas, du jour au lendemain, supprimer une solution de mesure d'audience pour en installer une autre. En revanche, (et sans vouloir préjuger des difficultés techniques rencontrées) il nous paraît raisonnable de considérer que six mois sont tout de même largement suffisants pour se mettre en conformité.



Ainsi, ce bilan sera dressé au mois de septembre, avec l'inventaire des sites qui utiliseront encore GA de façon non conforme



On peut, avec un peu de naïveté, considérer que la plupart des sites sont en train de solutionner les difficultés rencontrées. En revanche, certains sites, de façon complètement et totalement illégale, et à notre sens en connaissance de cause, utilisent Google analytics AVANT MEME que l'utilisateur n'y consente. Or, Google Analytics ne fait en aucun cas partie des solutions de mesure d'audience exemptées de demande de consentement au dépôt de cookies par la CNIL. On peut donc considérer qu'il y a, pour ces sites, double faute, intentionnelle ou non. Voici, ci-dessous la liste de ces sites (figurant parmi les 100 sites les plus visités en France)



Ohmymag

Foot01

La-chaine-meteo

Capital

Footmercato

closer

Aliexpress

Sud-ouest

Jeuxvideo

L-internaute

Femme-actuelle

Purepeople

La-depeche

Midi-libre

Allocine

Le-journal-des-femmes

Gala

Voici

Programme-tv